Alors d’abord un « data scientist » c’est quoi ?
Le Harvard Business Review de 2012 désignait le « data scientist » comme pratiquant le métier « le plus sexy de notre siècle ». Un titre qui nous donne envie de se pencher un peu plus sur les contours de ce métier en pleine expansion.
Le « data scientist » c’est celui dont les services sont devenus indispensables à toute entreprise qui alimente son activité par le biais de grands volumes de données. C’est un profil qui mixe le métier d’informaticien, de mathématicien et de statisticien. Sa mission ? Délivrer à sa boîte une « connaissance » inédite extraite des volumes de données qui lui ont été transmis.
Le concept d’analyse de données ne date pas d’aujourd’hui. Si l’on remonte jusqu’aux racines c’est un chercheur de l’Institut National du département informatique, Serge Abiteboul qui nous éclaire un peu plus sur le sujet et explique que la concentration de données date « des tablettes d’argile sumériennes. » Alors lorsque l’on passe de tablettes sumériennes à des ordinateurs supers-puissants dédiés aux calculs, c’est la planète entière qui peut être quantifié et analysé.
Dans un monde où le tangible ne cesse de donner le relais au virtuel dans chaque interstice de la société : que ce soit dans des domaines sociaux, politiques et économiques, c’est un terrain de jeu quasi illimité qui est en train de s’ouvrir pour les scientifiques de bases de données.
La directrice générale du plus grand réseau social professionnel LinkedIn France, Fabienne Arata affirme que ce métier « a pour vocation à perdurer ». A l’origine ce métier était très demandé en particulier dans le domaine financier et pharmaceutique et depuis, le phénomène « data scientist » a envahi tous les secteurs d’activités. Aujourd’hui, dès entreprises comme Manageo recrute ce genre de profil.
Alors que les difficultés à trouver un emploi touchent cruellement une grande partie du monde du travail avec pour premières victimes les jeunes, le métier de « data scientist » s’extirpe avec brio de cette tendance. Pourquoi ? Parce que l’offre est encore à ce jour bien plus grand que la demande.
Le « data scientist » est encore « rare » et pourtant en passe de devenir également indispensable pour bien grands nombres d’entreprises. Résultat, être embauché en tant que tel donne accès à un salaire extrêmement bien rémunéré. Sur le marché de l’emploi c’est l’eldorado et de plus en plus d’étudiants comprennent bien que le nouvel or noir de notre siècle est l’analyse de bases de données.
Une interrogation de fond se profile déjà lorsque l’on devine déjà les contours d’avenir de ce métier : être « data scientist » c’est posséder entre ses mains des « armes » très puissantes qui ont un impact direct et mondial sur chacun d’entre nous. Ainsi comme le Jean-Gabriel Ganascia, chercheur spécialisé dans l’intelligence artificielle estime que des formations pour devenir le scientifique virtuel de demain devront ouvrir et devront placer l’éthique au cœur de leur discours.